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    Murielle Ahouré, médaille d'or sur 200 m des championnats d'Afrique d'athlétisme 2014 à Marrakech.

     

     

    Fatiguée d’être deuxième, la sprinteuse ivoirienne Murielle Ahouré a fini par gagner. C’était ce jeudi sur 200 mètres aux championnats d’Afrique d’athlétisme 2014. Moins de 24 heures après son premier titre continental, et forte également de sa médaille d’argent sur 100 mètres, elle a reçu RFI au Mosaic Palais Aziza, son hôtel caché au fond de la palmeraie de Marrakech.

     

    RFI : Pour la première fois de votre vie, vous vous êtes réveillée ce matin dans la peau d’une championne d’Afrique. Que ressentez-vous ?

     

    Murielle Ahouré : Je suis très fatiguée mais surtout très fière de l’avoir fait. Enfin ! J’ai toujours été deuxième dans tous les championnats. Deuxième aux championnats du monde en salle à Istanbul et à Sopot. Et puis encore aux championnats du monde en plein air à Moscou l’an passé. Et voilà enfin une médaille d’or ! Je suis très contente. Cela dit j’étais fière de mes médailles d’argent de Moscou. Les filles contre qui je cours, Allyson Felix ou Shelly-Ann Fraser, sont dans l’athlétisme depuis des années. Alors arriver à leur niveau et monter sur le podium, il n’y avait pas de quoi être déçue. Je suis une femme africaine et il n’y a pas beaucoup de sprinteuses africaines qui ont accompli ce que Blessing Okagbare et moi avons fait.

     

    Quand vous terminez deuxième d’une finale comme à Sopot ou ici à Marrakech sur 100 mètres, on lit une grande déception sur votre visage. Elle dure combien de temps ?

     

    Vingt-quatre heures. Parce que c’est un choc. Il y a tellement de pression sur moi. La Côte d’Ivoire veut de l’or. Et moi-même je veux l’or plus que n’importe qui. Quand je sais que j’ai mis le paquet à l’entraînement, que j’étais prête et que je finis deuxième, je suis fâchée contre moi-même à cause des erreurs que j’ai faites, pas à cause de ma place.

     

    Après la finale du 200 mètres, vous n’étiez pas fâchée…

     

    Je trouve que j’ai fait une course parfaite. Même si j’aurais pu pousser un peu plus sur les cinquante premiers mètres. Faire 22’’36 par cette chaleur et avec le vent de face, je suis très contente. Cette année je vais courir la finale de la Ligue de diamant à Bruxelles et je sais que je vais battre mon record personnel sur 200 mètres (actuellement 22’’24, ndlr).

     

    Vous êtes maintenant qualifiée pour la Coupe continentale sur 100 et 200 mètres. Vous reviendrez donc à Marrakech mi-septembre avec l’équipe d’Afrique ?

     

    Je ne suis pas encore sûre. Je dois en parler avec mon agent et mon entraîneur. Si je ne suis pas trop fatiguée, je pourrais revenir. Mais d’abord il faut que je regarde à quelle heure les courses sont programmées parce que pendant les Championnats d’Afrique, à l’heure des finales il faisait 36 degrés et ce n’est pas évident. Il aurait fallu programmer ces finales beaucoup plus tard.

     

    Pourquoi n’avez-vous pas participé au relais 4 x 100 mètres ? Avec vous, la Côte d’Ivoire aurait peut-être fait mieux qu’une médaille d’argent.

     

    Je voulais faire le relais mais normalement dans les championnats, le 4 x 100 est toujours après le 200 mètres. Et là il était placé la veille. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que ça ferait trop de courses dans les jambes. Je voulais vraiment me concentrer sur le 200.

     

    Ici à Marrakech, vous ne logez pas avec les autres athlètes ivoiriens. Pourquoi ?

     

    Avant la compétition, j’aime rester un peu cachée, je n’aime pas être avec tout le monde. Après je peux aller m’amuser, il n’y a pas de problème mais avant j’ai besoin de rester très concentrée et de ne pas dépenser trop d’énergie.

     

    Cette année, vous avez changé votre organisation. Vous ne vivez plus en permanence aux Etats-Unis ?

     

    Non, de septembre à février je reste à Houston, au Texas, et l’autre moitié je m’entraîne à Oslo, en Norvège. Mon thérapeute manuel est norvégien et je m’entraîne là-bas en suivant les plans envoyés par mon entraîneur américain. Je trouve que c’est un endroit reposant où je me sens à l’aise. La Norvège est un pays pur, tranquille. La nature, c’est super ! C’est ma base européenne. Et puis pour les voyages, c’est beaucoup plus simple : il n’y a pas le décalage horaire.

     

    Vous avez deux belles années devant vous avec les championnats du monde en 2015 à Pékin et les Jeux olympiques à Rio en 2016. Ces deux objectifs vous portent ?

     

    Absolument. On a déjà commencé à faire le plan. Pour moi 2014 est un peu une saison de repos. Même les championnats d’Afrique n’étaient pas trop le but. Il s’agit de rester relax, de travailler sur la technique, de changer ce qui ne va pas pour préparer surtout le 100 mètres des Championnats du Monde (à Pékin en août 2015, ndlr). Après il y aura Rio avec le 100 et le 200 et le rêve d’une médaille d’or. Je travaille très dur pour ça.

     

    Autre chose : Didier Drogba vient d’annoncer qu’il arrête de jouer en équipe nationale de Côte d’Ivoire…

     

    Ah bon ?

     

    Vous n’étiez pas au courant ?

     

    Non, j’ai arrêté d’aller sur internet une semaine avant les Championnats d’Afrique donc je ne savais pas. C’est triste. Drogba est une icône pour la Côte d’Ivoire et même en dehors. Même sur le circuit, quand certains athlètes m’aperçoivent, ils m’appellent : « Drogba ! »

     

    Pour avoir une réaction il vaut peut-être mieux demander à votre petit frère ?

     

    (Rires) Oui il joue au football en équipe junior de Côte d’Ivoire. Il s’appelle Yves Doué. Il a un club en Grèce. Ils étaient là avec ma mère durant tous les Championnats à Marrakech. On mangeait ensemble, on allait au stade ensemble. Ils m’ont soutenu, je les ai vus crier dans les tribunes. Ca fait très chaud au cœur !

     

    Propos recueillis par notre envoyé spécial à Marrakech, Christophe Jousset

     

     

     


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