•  

     

    COMMENT FAIT-ON LE VIN DE PALME ?

     

     

    Le vin de palme ou « Bandji » ou encore « Bangui »

     

    1ère étape, choisir l’arbre 

    il faut qu’il soit suffisamment gros et âgé pour une meilleure quantité récoltée.

     

    Le vin de palme

    (Il va sans dire que des arbres sont déjà abattus depuis un certain temps

    et la récolte du vin de palme a déjà commencé.)

    Une fois l’arbre choisi, on creuse autour et on le déracine.

     

    Un fois l’arbre tombé,  On taille alors les branches car elles ont des piquants qui peuvent blesser et on le laisse sécher 5 à 6 jours.

     

    Le vin de palme

    Le vin de palme

     

    On abat plusieurs arbres à la fois afin d’obtenir une quantité assez importante de Bandji.

     

    Le vin de palme

     

    On laisse les arbres sécher quelques jours puis on creuse alors une entaille dans le tronc de l’arbre,

     

    Le vin de palme

     

    et à l’aide d’un fer pointu, on creuse dans cette entaille un trou qui traverse l’arbre de part en part.

     

    Le vin de palme

     

    On introduit alors dans ce trou un tuyau dont l’extrémité est mise dans un bidon situé en dessous de l’arbre, afin de ne pas perdre de liquide.

    De temps en temps, on débouche ce trou à l’aide d’une tige de bois pour qu’il n’y ait pas d’obstacle à l’écoulement du liquide.

     Et la nature commence à faire son travail. Le liquide commence à s’écouler dans le bidon.

     

    Le vin de palme

     

    En générale, on rend visite à nos palmiers 2 fois en 24  heures ; le matin et le soir :

    On récupère alors le jus qui est déjà dans le bidon et on le remet en place pour  la prochaine récolte

    En une journée, de 08h à 18h, un bon arbre peut donner 3 à 4 litres de bandji, donc jusqu’à 8 litres en 24 heures. Et cela pendant 4 à 6 semaines.

    A chaque visite de ses palmiers, on vérifie si l’arbre est bien sec ; et généralement, par temps humide ou après une pluie, on assèche l’entaille faite dans le tronc

     On fait alors un « bouquet » de tiges de bois qu’on brule et que l’on introduit dans l’entaille de l’arbre. Ceci, afin de faire sécher un peu plus vite l’intérieur de l’arbre, ce qui a pour avantage de faire couler le liquide plus rapidement.

     

    Le vin de palme

    Le vin de palme

    Le vin de palme

     

    Ce procédé n’est pas systématiquement utilisé, mais surtout après un temps humide ou une pluie.

    On attise le feu et on active le séchage en soufflant sur la flamme à l’aide de tiges creuses.

     

    Le vin de palme

    Le vin de palme

     

    On retaille ensuite un petit peu le trou fait dans l’arbre et on nettoie bien l’intérieur.

     

    Le vin de palme

     

    On referme alors l’entaille avec des feuilles et des branches afin de la garder propre.

     

    Le vin de palme

     

    Pendant que les uns bossent, certaines belles se la coulent douce.

    fainéante

     

    Une orchidée a poussé sur le palmier abattu depuis 2 semaines.

     

    Le vin de palme

     

    On récupère le vin qui est dans les bidons en dessous de chaque arbre et on le transvase dans le bidon vide.

     

    Le vin de palme

     

    Lorsqu’on transvase d’un bidon à un autre, on utilise un filtre fait d’une tête de bouteille en plastique dans laquelle on met de la ficelle et des écorces. Ce moyen de filtrage évite que des saletés, des bouts de bois etc. arrivent dans le bidon de récupération.

     

    Le vin de palme

     

    Le vin récolté est prêt à être consommé.
    C’est l’heure de la dégustation,

     

    Le vin de palme

     

    Le bandji fraichement récolté est délicieux. Il a un taux d’alcoolémie d’environ 4 degré, soit l’équivalent d’une bière.

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    Le tchapalo, une bière très appréciée à Bondoukou

     

    Le tchapalo

     

    Le Tchapalo, la bière.... par les femmes

     

    Le tchapalo

     

    Si le marché des boissons traditionnelles connait un franc succès sous nos tropiques, c’est bien en raison  non seulement de leurs prix, mais également de leurs originalités. Vous avez dit authentique ? Nous vous invitons pour cette lucarne, à découvrir  une bière ancestrale sub-sahélienne fabriquée de bout en bout par les femmes  ….

     

     

    De prime a bord, il faut noter que si le Koutoukou qui a fait l’objet d’un billet récemment est l’affaire des hommes, le Tchapalo lui est tout le contraire. Il est l’apanage des « amazone » ivoiriennes notamment du peuple Sénoufo.
    Sa fabrication dans le contexte traditionnel est uniquement l'œuvre de femmes, qui en ont hérité en ligne maternelle selon les us de la tribu d’origine. Bien avant la période précoloniale, les femmes  étaient déjà les seules instigatrices de la vente de cette bière.
    Même dans la consommation, elles ne sont pas en reste.  Le tchapalo est recommandé pour les femmes à une période bien spécifique : La grossesse. Etat durant lequel la femme voit sa diète marquée par de nombreuses prohibitions alimentaires et compte tenu de ses propriétés curatives (« soigne le ventre »), dépuratives (« fait sortir les saletés du ventre ») et amincissantes (« fait sortir les excès de graisse ») le tchapalo se positionne comme un excellent appoint. 

    La production

    Pour voir de près, comment est fabriqué cette bière artisanale, nous avons rencontré Caroline, une gentille fabricante et vendeuse de Tchapalo dans les environs de la Riviera, voici ce qui en ressort : Les grains de sorgho sont trempés dans l’eau pendant 7 à 10 heures, germés pendant trois jours et séchés. Le malt ainsi obtenu est moulu pour donner la farine, puis empâté. Le dépôt est précuit pendant 2 à 2 h 30 min, le moût obtenu après mélange du surnageant et du dépôt précuit est laissé reposé pendant 9 à 12 h au cours desquelles il se produit une fermentation lactique naturelle. Après filtration, le filtrat aigre ou moût aigre subit une cuisson durant 5 à 6 h pour donner le moût sucré qui est par la suite refroidi et ensemencé avec un ferment traditionnel. Après une fermentation alcoolique qui dure 9 à 12 h le produit obtenu constitue le tchapalo.

     

    Le tchapalo

     

    Le tchapalo

     

    Le tchapalo

     

    Le tchapalo

     

    Vue le matériel utilisé pour sa fabrication et les conditions quelques fois insalubres, le risque sanitaire n’est pas à écarter. Il faut admettre la possibilité du risque sanitaire lié à la fabrication et la consommation de cette bière traditionnelle. L’inquiétude se situe aussi au niveau du dosage de l’alcool issu de la fermentation du sorgho. Mais si les règles basiques d’hygiène sont observées ne vous privez pas d’un verre de tchapalo aux différentes cérémonies de mariage, anniversaire, enterrement et fêtes de fin d'année.

    Article paru dans le magazine Couleurs d'Ivoire   

     

     


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique