La galère des parents imposée aux ‘’Tout petits’’

Comme toutes les années, le calendrier ivoirien se termine dans l’attente des fêtes de fin d’année qui s’annoncent dans l’abondance ou la galère. Dans le cadre de la Noel 2013, la tradition exige d’un père un cadeau de noël à son enfant, si bien que les touts petits en ont fait leur moment privilégié de l’année. Les nombreuses actions du gouvernement qui jouent déjà sur la cherté de la vie, auront-elles des répercussions sur les dépenses des Ivoiriens en vue de belles fêtes de fin d'année ?

Si certaines agences de voyages soulignent une baisse de tarif pour la période de Noël et du réveillon et que les ventes dans les commerces sont assez moroses actuellement, les jouets, eux, représentent un secteur en pleine rentabilité depuis le début du mois de novembre.

Certains objets de divertissement prisés par les bambins et jeux lumineux sont même déjà en commande de stock. Dans tous les grands magasins spécialisés dans la vente de jouets, les systèmes de décoration sont déjà bien en place pour attirer les consommateurs. Les enfants n'ont donc pas de souci à se faire. Les magasins de jouets ont commencé à faire surface et à se remplir; les rues des communes se parent petit à petit de guirlandes illuminées.

Les opérateurs économiques, notamment ceux du secteur informel, veulent rentabiliser leurs activités durant ce mois de décembre. Pour cela, ils n’hésitent pas à faire de nouveaux investissements. Chez certaines entreprises, c’est également la période idéale pour maximiser les chiffres d’affaires. Toutes les stratégies marketing sont mises en œuvre. Les sociétés de téléphonie mobile, les boutiques de mode, de décoration, de vaisselles, entre autres, rivalisent entre elles à travers les affiches publicitaires et médias, soit pour des "offres spéciales de fin d’année’’, soit en vue d’associer leur image aux différents événements culturels. Des jeux et des tombolas sont initiés pour inciter les populations à plus d’achats. Les surfaces des magasins sont décorées de guirlandes et de sapins pour attirer les clients qui visitent les rayons de jouets. Les paniers sont remplis de guirlandes et d’objets nécessaires à la décoration.

Les parents auraient-ils oublié les cadeaux? Selon Dokouélé, un parent rencontré dans un magasin, la cherté de la vie est un poids, surtout après la rentrée scolaire. « Je ne peux pas offrir grand- chose à mes enfants après les dépenses de la rentrée. Je ne peux que les mettre dans le contexte de la fête de Noël avec de petits cadeaux et un gâteau », a-t-il indiqué. La cherté de la vie à Abidjan montre plus ou moins comment se passeront les fêtes de fin d'année 2013. Si la fête de Tabaski n’a pas battu son plein, cela semble un avant-goût de ce qui attend les Ivoiriens au passage du Père Noel et à la naissance de 2014.

Les potentiels clients n’échappent pas aux appels à gorge déployée des vendeurs, dans un marché en effervescence. Des commerçants de jouets aux vendeurs de vêtements et chaussures, en passant par ceux des produits cosmétiques et accessoires de beauté, chacun cherche à happer le maximum d’acheteurs. « On aimerait éviter les achats de dernière minute, mais il se trouve que c’est à l’approche des fêtes que nous avons les jouets sur les marchés. Nous sommes obligés de les acheter à des prix exorbitants pour faire plaisir aux enfants », a expliqué M. Konan, rencontré dans un magasin de jouets au Plateau. Pour Marie-Laure, « le prix minimum d’un tout petit jouet est de 5000 FCFA, encore faut-il voir la qualité de ce jouets ».

Vélos, voitures, poupée et autres objets qui ont rempli les rayons des magasins semblent ne pas attirer l’attention des parents comme par le passé. Dans cette mouvance de fin d’année, le manque d’argent constitue un frein pour certains parents qui ne pourront pas célébrer la Noël et la Saint Sylvestre comme ils le souhaitent. Dame Hortense est de ceux-là qui ne pensent pas à la fête . J’ai dû débourser énormément d’argent pour les frais de scolarité, l’uniforme et les fournitures. Je ne m’attendais pas à tous ces frais. Il m’a été demandé de payer des maillots de bain pour ma fille, du matériel pour des cours de cuisine et j’en passe. J’ai tout acheté pour ne pas qu’elle soit complexée vis-à-vis de ses camarades qui auront toutes leurs fournitures .Pour moi, la Noël et le nouvel an ne sont pas des priorités. On peut manger juste deux poulets », estime-t-elle. « Actuellement, je réfléchis, car les poches sont vides après la rentrée et la Tabaski», a indiqué Moussa Kanté, instituteur de son état. N’empêche, certains parents s’activent déjà pour réserver une belle fin d’année à leurs progénitures. Dans l’ensemble, tous espèrent que le Père Noël se souviendra de tous les enfants, par la magie de la Noël.

Christian GUEHI (Stg)