•  

    la Côte d'Ivoire prévoit 1,7 million de tonnes de production

     

     

    Des sacs de cacao au port d'Abidjan

    Le premier producteur mondial de cacao se retrouve au-delà du 1,4 million de tonnes qu'il avait prévu pour la campagne 2013-2014.

     

    Cette information a été donnée par l'Assemblée nationale lors de l'examen du budget modificatif de l'État. "Le surplus de 300 000 tonnes dont il est question trouve son explication non seulement dans une bonne pluviométrie, mais également dans les actions menées par les organisations professionnelles de la filière", a fait savoir le président de la Fédération ivoirienne des producteurs de café-cacao (FIPCC). Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire fournit 36 % du cacao mondial avec 1,3 million de tonnes de fèves produit en 2013.

    De nouvelles variétés ont été introduites

    Si l'on en croit Koné Issa Ibrahim, à l'origine de ce boom de 2014, il y a aussi l'impact de nouvelles variétés de cacao. La Côte d'Ivoire a introduit de nouveaux vergers avec de nouvelles semences développées par le Centre national de recherche agronomique (CNRA), appelées "Cacao Mercedes", qui ont un rendement de deux tonnes à l'hectare contre 400 kilogrammes à l'hectare pour les anciennes variétés. Selon l'agence Xinhua, le 20 mai dernier, à Abidjan, les grosses entreprises de cacao ont signé une déclaration d'intention pour la mise en oeuvre commune d'un plan de développement de la filière. Nom de baptême : Cocoa Action. Son objectif : permettre de tripler la production ivoirienne.

    Un plan de développement a été mis en place

    Au-delà de la dimension quantitative, le programme vise à lutter contre le "swollen shoot", une maladie qui dévaste les vergers. Il a également pour objectif de participer à l'amélioration des conditions de vie de la population ivoirienne. Moyens préconisés : la création de centres de santé et d'écoles. Cela est d'autant plus important que le binôme café-cacao, principale ressource naturelle de la Côte d'Ivoire, représente près de 70 % des exportations de produits primaires et 15 % du PIB du pays.

     

    Par

     

     


    votre commentaire
  •  

     

    Murielle Ahouré, médaille d'or sur 200 m des championnats d'Afrique d'athlétisme 2014 à Marrakech.

     

     

    Fatiguée d’être deuxième, la sprinteuse ivoirienne Murielle Ahouré a fini par gagner. C’était ce jeudi sur 200 mètres aux championnats d’Afrique d’athlétisme 2014. Moins de 24 heures après son premier titre continental, et forte également de sa médaille d’argent sur 100 mètres, elle a reçu RFI au Mosaic Palais Aziza, son hôtel caché au fond de la palmeraie de Marrakech.

     

    RFI : Pour la première fois de votre vie, vous vous êtes réveillée ce matin dans la peau d’une championne d’Afrique. Que ressentez-vous ?

     

    Murielle Ahouré : Je suis très fatiguée mais surtout très fière de l’avoir fait. Enfin ! J’ai toujours été deuxième dans tous les championnats. Deuxième aux championnats du monde en salle à Istanbul et à Sopot. Et puis encore aux championnats du monde en plein air à Moscou l’an passé. Et voilà enfin une médaille d’or ! Je suis très contente. Cela dit j’étais fière de mes médailles d’argent de Moscou. Les filles contre qui je cours, Allyson Felix ou Shelly-Ann Fraser, sont dans l’athlétisme depuis des années. Alors arriver à leur niveau et monter sur le podium, il n’y avait pas de quoi être déçue. Je suis une femme africaine et il n’y a pas beaucoup de sprinteuses africaines qui ont accompli ce que Blessing Okagbare et moi avons fait.

     

    Quand vous terminez deuxième d’une finale comme à Sopot ou ici à Marrakech sur 100 mètres, on lit une grande déception sur votre visage. Elle dure combien de temps ?

     

    Vingt-quatre heures. Parce que c’est un choc. Il y a tellement de pression sur moi. La Côte d’Ivoire veut de l’or. Et moi-même je veux l’or plus que n’importe qui. Quand je sais que j’ai mis le paquet à l’entraînement, que j’étais prête et que je finis deuxième, je suis fâchée contre moi-même à cause des erreurs que j’ai faites, pas à cause de ma place.

     

    Après la finale du 200 mètres, vous n’étiez pas fâchée…

     

    Je trouve que j’ai fait une course parfaite. Même si j’aurais pu pousser un peu plus sur les cinquante premiers mètres. Faire 22’’36 par cette chaleur et avec le vent de face, je suis très contente. Cette année je vais courir la finale de la Ligue de diamant à Bruxelles et je sais que je vais battre mon record personnel sur 200 mètres (actuellement 22’’24, ndlr).

     

    Vous êtes maintenant qualifiée pour la Coupe continentale sur 100 et 200 mètres. Vous reviendrez donc à Marrakech mi-septembre avec l’équipe d’Afrique ?

     

    Je ne suis pas encore sûre. Je dois en parler avec mon agent et mon entraîneur. Si je ne suis pas trop fatiguée, je pourrais revenir. Mais d’abord il faut que je regarde à quelle heure les courses sont programmées parce que pendant les Championnats d’Afrique, à l’heure des finales il faisait 36 degrés et ce n’est pas évident. Il aurait fallu programmer ces finales beaucoup plus tard.

     

    Pourquoi n’avez-vous pas participé au relais 4 x 100 mètres ? Avec vous, la Côte d’Ivoire aurait peut-être fait mieux qu’une médaille d’argent.

     

    Je voulais faire le relais mais normalement dans les championnats, le 4 x 100 est toujours après le 200 mètres. Et là il était placé la veille. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que ça ferait trop de courses dans les jambes. Je voulais vraiment me concentrer sur le 200.

     

    Ici à Marrakech, vous ne logez pas avec les autres athlètes ivoiriens. Pourquoi ?

     

    Avant la compétition, j’aime rester un peu cachée, je n’aime pas être avec tout le monde. Après je peux aller m’amuser, il n’y a pas de problème mais avant j’ai besoin de rester très concentrée et de ne pas dépenser trop d’énergie.

     

    Cette année, vous avez changé votre organisation. Vous ne vivez plus en permanence aux Etats-Unis ?

     

    Non, de septembre à février je reste à Houston, au Texas, et l’autre moitié je m’entraîne à Oslo, en Norvège. Mon thérapeute manuel est norvégien et je m’entraîne là-bas en suivant les plans envoyés par mon entraîneur américain. Je trouve que c’est un endroit reposant où je me sens à l’aise. La Norvège est un pays pur, tranquille. La nature, c’est super ! C’est ma base européenne. Et puis pour les voyages, c’est beaucoup plus simple : il n’y a pas le décalage horaire.

     

    Vous avez deux belles années devant vous avec les championnats du monde en 2015 à Pékin et les Jeux olympiques à Rio en 2016. Ces deux objectifs vous portent ?

     

    Absolument. On a déjà commencé à faire le plan. Pour moi 2014 est un peu une saison de repos. Même les championnats d’Afrique n’étaient pas trop le but. Il s’agit de rester relax, de travailler sur la technique, de changer ce qui ne va pas pour préparer surtout le 100 mètres des Championnats du Monde (à Pékin en août 2015, ndlr). Après il y aura Rio avec le 100 et le 200 et le rêve d’une médaille d’or. Je travaille très dur pour ça.

     

    Autre chose : Didier Drogba vient d’annoncer qu’il arrête de jouer en équipe nationale de Côte d’Ivoire…

     

    Ah bon ?

     

    Vous n’étiez pas au courant ?

     

    Non, j’ai arrêté d’aller sur internet une semaine avant les Championnats d’Afrique donc je ne savais pas. C’est triste. Drogba est une icône pour la Côte d’Ivoire et même en dehors. Même sur le circuit, quand certains athlètes m’aperçoivent, ils m’appellent : « Drogba ! »

     

    Pour avoir une réaction il vaut peut-être mieux demander à votre petit frère ?

     

    (Rires) Oui il joue au football en équipe junior de Côte d’Ivoire. Il s’appelle Yves Doué. Il a un club en Grèce. Ils étaient là avec ma mère durant tous les Championnats à Marrakech. On mangeait ensemble, on allait au stade ensemble. Ils m’ont soutenu, je les ai vus crier dans les tribunes. Ca fait très chaud au cœur !

     

    Propos recueillis par notre envoyé spécial à Marrakech, Christophe Jousset

     

     

     


    1 commentaire
  •  

     

    En Côte d'Ivoire, l'agouti, interdit aux gourmets pour cause d'Ebola

     

     

    l'agouti

     

    Sa viande à l'arrière-goût particulier peut surprendre les palais occidentaux mais les Ivoiriens en raffolent : l'agouti, gros rongeur de brousse, a disparu des "maquis", petits restaurants locaux, les autorités craignant qu'il ne transmette le virus Ebola.

    A Bouaké (centre), deuxième ville de Côte d'Ivoire, l'agouti, sorte de gros ragondin pouvant atteindre un demi-mètre de long, au pelage marron foncé, n'a plus la cote. Chasseurs et restaurateurs font triste mine.

    Les consignes de la ministre de la Santé Raymonde Goudou Coffie, appelant fin mars à délaisser ce rongeur, ainsi que le porc-épic, "jusqu’à être sûr qu’il n’y a plus de risques", pénètrent les esprits à marche forcée.

     

    La semaine dernière, ces recommandations n'étaient pas toujours respectées dans le plus grand marché de viande de brousse de Bouaké, avait constaté l'AFP.

    Emile, la quarantaine, légèrement éméché, commandait ouvertement "de la viande d'Ebola", soit de l'agouti braisé. "Ebola ne résiste pas à l'alcool ni à l'eau chaude", assurait Rigobéli, au visage scarifié, après s'en être repu. Plus loin, un chasseur alléchait le client, un rongeur mort à la main.

     

     

    l'agouti

     

    De telles scènes appartiennent au passé. L'interdiction de manger de la viande de brousse (antilopes, chimpanzés, porc-épics, agoutis, etc.) est désormais appliquée sur le terrain. Le marché qui lui est consacré à Bouaké est vide.

    Des agents de l'Etat (eaux et forêts ou services d'hygiène) patrouillent partout dans le pays en quête de contrevenants. A Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, 200 kilos de gibier fumé ont ainsi été brûlés lundi.

    L'enjeu est de taille. Les fièvres hémorragiques, dont Ebola, sont au départ véhiculées par des animaux sauvages. Les chauve-souris sont désignées comme l'agent transmetteur pour l'épisode actuel.

     

     

    Les humains se contaminent ensuite entre eux par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés.

     

    L'épidémie, parmi celles qui posent "le plus de défis" depuis l'apparition de la fièvre Ebola il y a 40 ans, a déjà fait 101 morts en Guinée, son épicentre, depuis janvier dernier, selon l'OMS. Une dizaine de cas mortels ont aussi été relevés dans les Etats voisins, Liberia, Sierra Leone, Mali.

     

    La crainte d'Ebola, mortel dans 90% des cas, est vivace en Côte d'Ivoire, voisine de la Guinée, même si le pays n'est pour l'instant pas touché, selon les autorités.

     

    Les populations intègrent progressivement les consignes.

     

     

     

    - "On préfère sauver nos vies" -

     

     

     

    "On aime bien l’agouti mais on préfère sauver nos vies", affirme Ernest, la trentaine, à l'AFP. "En Ivoirien, j’apprécie cette viande. Mais avec le risque d’Ebola, j’ai changé, je n’en consomme plus", témoigne un peu plus loin Kassoum.

     

    Mais tous ne jouent pas le jeu. Une restauratrice, sous couvert d'anonymat, raconte l'existence d'un "code" avec ses plus fidèles consommateurs.

     

    "Lorsqu'il arrivent, ceux qui ne peuvent pas se passer d'agouti me font signe en cachette et je fais croire aux autres clients que je leur sers du bœuf", explique-t-elle.

     

    Autre restauratrice spécialiste du gibier convertie malgré elle au bœuf et au poisson, Adèle Coulibaly, 48 ans, qui a perdu une grande partie de sa clientèle et donc ses revenus, met en doute les directives gouvernementales.

     

    "Je suis née et j'ai trouvé ma mère en train de faire ce commerce, il n'y a jamais eu de maladie", remarque-t-elle. Et d'affirmer : "la viande de brousse n'a rien avoir avec Ebola".

     

    A l'inverse, l'épidémie pourrait aider la faune sauvage à se régénérer. Un arrêté prohibant la chasse au gibier a bien été promulgué en 1974. Mais faute d'empêcher sa consommation, il était peu suivi d'effets.

     

     

    l'agouti

     

    Agoutis, antilopes, chimpanzés, porc-épics, etc. tous en danger d'extinction en Côte d'Ivoire, vivent donc quelques semaines de répit.

    Ironiquement, "Ebola est une bonne chose pour la préservation de la faune", remarque le colonel Jérôme Aké, directeur régional des Eaux et forêts de Yamoussoukro.

    Pour la nature également. Les chasseurs traquent le gibier en allumant de gros feux de brousse, qu'ils ne maîtrisent pas toujours.

    En dix ans, ces incendies ont tué 120 personnes et détruit plus de 5.000 kilomètres carrés de terres et de forêts en Côte d'Ivoire, soit deux fois la superficie du Luxembourg. Leur nombre devrait diminuer le temps d'Ebola.

     

     

     

     

     

     


    1 commentaire
  •  

     

    EN IMAGES. Joana Choumali - "Hââbrê", dernière génération de la scarification en Afrique

     

     

    D'origine très ancienne, la scarification couramment pratiquée en Afrique a une signification très particulière. Voici une série de portraits de ces femmes et de ces hommes qui ont accepté de se faire photographier.

    Avant d'entamer une carrière de photographe, Joana Choumali, née en 1974 à Abidjan en Côte d'Ivoire, a étudié les Arts graphiques à Casablanca et a travaillé en tant que directrice artistique en agence de publicité". À travers une série de portraits, elle a voulu rendre hommage à ces témoins considérés de "dernière génération" à avoir subi la scarification, un rituel couramment pratiqué en Afrique de l'Ouest. D'origine ancienne, la scarification est une pratique courante et a une signification particulière : rituel de passage à l'âge adulte ou appartenance à une tribu. Ces scarifications sont indélébiles et s'effectuent à l'aide d'outils coupants tels que des morceaux de pierre, de verre, des couteaux. La peau est perforée et incisée puis la plaie, en cicatrisant, forme un motif.

    Ce rituel disparaît petit a petit selon les personnes qui ont accepté de poser. Ce sont elles qui affirment que c'est une pratique dépassée, d'un autre temps. Mais il y a certains témoins (comme M. Lawal et Mme Martine K.) qui sont fiers de leurs scarifications. Cette série sur la scarification soulève aussi la question complexe de l'identité, du rapport passé/présent dans une société africaine en perpétuel changement.

    "Hââbré*, la dernière génération" sera présentée à l exposition "AAA" (Abidjan Arts Actuels 2014) qui se tiendra du 14 juin au 30 août 2014 à la Fondation Donwahi, à Abidjan.

    * Écriture/scarification en langue Kô.

     

     

    scarification en Afrique

     

    scarification en Afrique

     

    scarification en Afrique

     

     


    18 commentaires
  •  

     

    Sauvetage d'éléphants en Côte d'Ivoire

     

    Dans cette vidéo, découvrez en détail le déroulement de l'opération de sauvetage de quatre éléphants de forêt. Une mission que l'on peut qualifier d'éléphantesque et inédite. Ces éléphants ont été déplacés en janvier de Daloa, 3ème ville de la Côte d'ivoire, vers le parc national d'Azagny situé à plus de 400 km au sud du pays. Cette opération, réalisée à la demande des autorités ivoiriennes, constitue l'alternative humaine trouvée à un conflit qui opposait les éléphants, poussés hors de leur habitat d'origine, le parc national de la Marahoué, aux communautés rurales de Daloa.

     

     

     


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique